«FAVERNEY, SON ABBAYE ET LE MIRACLE DES SAINTES-HOSTIES» ; APPENDICE


APPENDICE

Notice sur la confrérie de la Sainte-Hostie du Sacrement de Miracle

I

Origine de la Confrérie.

«Dans les Annales des premiers siècles de l'Eglise, nous ne voyons point de Confréries établies parmi les fidèles. Le Christianisme n'était guère alors qu'une immense Confrérie religieuse dont tous les membres n'avaient qu'un cœur et qu'une âme, et qui vivaient animés de l'esprit de foi et de piété. Mais quand, dans la suite des âges, la charité et le zèle d'un grand nombre se furent refroidis, il fallut trouver des moyens de les réchauffer et de les entretenir ; et l'un des principaux moyens fut celui des Confréries» (1).

Le diocèse de Besançon qui, selon le rituel de S. Prothade, notre 24e archevêque, eut dès ce temps reculé du VIIe siècle (613-624) une grande pratique de la sainte communion, même par les enfants, fut aussi l'un des premiers à ériger une confrérie, afin de «s'unir pour adorer Jésus-Christ dans le Sacrement de son amour et réparer les outrages qu'il y reçoit» ; c'est pourquoi l'église paroissiale de Saint-Pierre à Besançon demande, en l'an 1399, à l'archevêque Gérard II d'Athier la faveur d'une association du Très Saint-Sacrement (2).

Ce ne fut que près d'un siècle et demi plus tard, alors que l'hérésie protestante commençait à s'infiltrer dans la chrétienté, que surgissait à Rome même une archiconfrérie ayant pour objet «d'honorer Notre-Seigneur Jésus-Christ dans le sacrement de son amour et de réparer les outrages qu'il reçoit de l'ingratitude des hommes». Née dans l'église romaine de Sainte-Marie-sur-la-Minerve, cette institution aussi louable que salutaire fut approuvée par une bulle du pape Paul III, sous la date du 30 novembre 1539, et le 3 novembre 1606, deux années à peine avant notre grand miracle de Faverney, le Souverain Pontife Paul V l'enrichit des plus précieuses indulgences, puis déclara le 15 février 1608 que les confréries du Saint-Sacrement, érigées par l'autorité du Saint-Siège ou par l'Ordinaire, jouiraient désormais de toutes les indulgences attachées à cette archiconfrérie de la Minerve (3).

«Or, il est remarquable que les statuts tant de Rome que de Besançon ou de Vesoul ou de Sancey-le-Grand s'occupaient très peu de la vie chrétienne et intérieure des associés : l'élection des conseillers et du prieur, la réunion mensuelle, le paiement des cotisations, l'honneur à rendre au saint Viatique, les messes pour les défunts, la procession de la Fête-Dieu ou du troisième dimanche du mois, la visite au reposoir du Jeudi-Saint, voilà les points principaux du règlement avant le miracle de Faverney» (4). Mais en 1609, quand le saint abbé Doresmieux voulut avoir recours «pour son monastère, pour les pays avoisinants et pour toute la Province de Comté, à la source miraculeuse de bénédictions que serait une adoration spéciale de la Sainte-Hostie préservée des flammes de l'incendie» le 26 mai 1608, et restée suspendue en son reliquaire immobile et penché durant 33 heures, sa préoccupation, en établissant les statuts de Faverney, fut tout d'abord une vie chrétienne plus intense : 1° pour plus souvent nous approcher de la table de Dieu et 2° pour nous employer à notre possible à la révérence et adoration de la sainte Eucharistie.

Approuvée le 31 juillet 1609 par l'archevêque de Besançon, la «confrairie en révérence du Tres Auguste et tres sainct Sacrement de Miracle» fut érigée le 9 août suivant en l'église de Notre-Dame la Blanche ; et le 15 juillet 1610, le pape Paul V envoya à Dom Doresmieux une bulle très élogieuse et très riche de privilèges en faveur de sa nouvelle confrérie. Dans cette bulle intitulée Cœlestia et uberrima dona suo sanguine parta, le Souverain Pontife appelle les confrères «mes chers enfants», et leur parle «des mers de grâces spirituelles et célestes qu'il leur accorde par les indulgences y consignées» (5).

Accueillie aussitôt avec la plus grande faveur par les religieux, les prêtres, les nobles et les fidèles de la Comté ; ayant à sa tête comme recteur laïque, dès le 12 août 1609, Noble Claude II de Cicon, chevalier de Saint-Georges et baron de Choye et Rançonnière ; recevant au 15 août suivant les inscriptions de plus de deux cents confrères, parmi lesquels soixante illustres seigneurs et chevaliers, barons comtois ou étrangers, enrôlés pour la plupart avec leur femme et leurs enfants ; enrichie d'une nouvelle faveur par le pape Clément X le 24 Janvier 1673, elle comptait en 1680 de nombreux associés dans plus de 160 villages comtois (6).

Le Ciel semble avoir voulu que notre «confrairie en l'honneur de la Saincte Hostie miraculeuse» de Faverney (7) participât à la préservation providentielle de la Sainte-Relique elle-même. Ainsi en l'année révolutionnaire de 1791, le 25 septembre, quand déjà depuis trois mois la ci-devant église de l'abbaye est vendue à la municipalité pour servir de magasin, l'antique association conservait encore toute sa vitalité religieuse. Ce jour-là, en effet, dans la belle salle capitulaire vide cette fois de tous ses 22 moines, le conseil de la confrérie nomme, à la place de l'ex-bénédictin Augustin Carementrand directeur depuis 1786, l'abbé Marlet d'Ornans vicaire à Faverney, et c'est l'ex-frère bénédictin Romain Mignot qui est choisi comme porteur de la belle croix d'argent pour la procession de la Pentecôte. Le 17 mars 1792, vingt-deux nouveaux associés, citoyens ou citoyennes, se font inscrire par le ci-devant bénédictin Maugras, prêtre-vicaire du curé Millerot, et administrateur de la confrérie jusqu'à la nomination du curé Bideaux en 1803. Pareillement en l'année néfaste de 1793, douze citoyens et citoyennes donnent encore leur nom ; et même en l'an 1794, trois citoyens et une citoyenne de Faverney sont inscrits (8).

Durant les tristes jours de la grande Révolution, l'antique confrérie fut naturellement abandonnée comme tout ce qui tenait au culte catholique, et il est pénible de constater que, durant l'espace de près de 40 années, l'ancien catalogue des confrères ne reçut qu'une seule signature, ce fut celle du premier curé-doyen l'abbé Bideaux, le 6 octobre 1804. Mais en 1833, la paroisse de Faverney avait à sa tête, depuis huit ans, un jeune curé dont le zèle dévorant s'employa à réchauffer le culte quelque peu endormi de la Sainte-Hostie du Miracle. Au mois de juin, l'abbé Pierre Camus de Jussey rouvrit donc à nouveau le vieux registre des inscriptions, et à la suite de son nom s'inscrivirent l'abbé Four curé-doyen de Jussey, l'abbé Bousset de Voray curé de Menoux, le jeune prêtre Charles-Antoine-Désiré Barbey de Corre, le maire de Faverney Paul Rebillot ancien colonel de cavalerie, ainsi que son épouse, son fils et son petit-fils, et cent quarante-deux autres personnes.

Au mois de décembre de cette même année 1833, le Souverain Pontife Grégoire XVI concéda «à perpétuité à la confrérie érigée dans l'église paroissiale de Faverney toutes les indulgences en général et chacune en particulier qui ont été accordées à l'Archiconfrérie érigée sous le titre du Très Saint-Sacrement dans l'Eglise de Sainte-Marie-la-Minerve à Rome» par huit Souverains Pontifes depuis l'an 1264 à l'an 1749 ; et le Bref avec le Sommaire authentique des indulgences fut publié à Besançon le 8 janvier 1834 par M. le chanoine de Bouligney, vicaire capitulaire après la mort de l'archevêque Mgr Dubourg (9).

Ainsi persévéra jusqu'à nos jours cette vénérable association, plus connue désormais sous le nom de Confrérie de la Sainte-Hostie. Mais hélas ! il faut bien reconnaître que, si elle fut longtemps prospère, elle est tombée depuis plus d'un quart de siècle dans un état fort précaire. Moi-même je dois avouer à ma honte que j'en ai longtemps ignoré l'existence, et actuellement un grand nombre de personnes se trouvent dans le même cas. Au pèlerinage annuel du lundi de la Pentecôte, c'est à peine si quelques pieuses femmes, associées déjà anciennes, viennent verser leur minime cotisation. Ainsi en 1913, je fus seul à me présenter à la caisse de la dévouée trésorière, confinée dans l'étroite cour auprès du porche de l'église.

À mon humble avis, il y a une double cause à ce délaissement trop généralisé : la première c'est que la confrérie n'est pas connue, la seconde c'est l'absence d'un règlement sérieux.

II

Statuts anciens, présents et futurs.

En parcourant les quatre derniers opuscules populaires, publiés sur Faverney et sa Sainte-Hostie soit par Fanny de Poinctes-Gevigney en 1862, soit par Auguste Camus en 1864, soit par l'abbé Morey en 1877 et 1878, on est surpris de constater que l'unique règlement actuel consiste à se faire inscrire par la trésorière sur le catalogue et à payer une prestation de cinq ou dix centimes par an. C'est tout, et c'est vraiment trop peu : nulle obligation n'est assignée, nulle œuvre n'est indiquée aux confrères et consœurs, depuis le rétablissement du culte en 1803.

Désirant donc compléter la glorification du Miracle de Faverney, le plus grand peut-être des innombrables prodiges eucharistiques, l'unique assurément en son genre dans tout l'univers connu, je veux essayer de restaurer l'antique confrérie en posant des jalons, tirés des statuts primitifs de 1609 et adaptés aux besoins de notre siècle.

Voici donc d'abord, d'après le manuscrit de Dom Maur Michelet, l'abrégé des anciennes règles :

I. — Tous les confrères s'étudieront au culte le plus parfait envers Jésus-Christ Notre-Seigneur immolé dans l'auguste Sacrement de l'autel, afin de le remercier de ce qu'il a voulu nous assurer encore de sa présence par l'insigne miracle de 1608. Ils se consacreront donc à son culte pour toute leur vie, le jour de la réception, par une sainte communion.

II. — Les confrères doivent allumer leur zèle pour le culte et la vénération du Saint-Sacrement, soit en entendant chaque jour la messe si cela se peut, soit en visitant au moins une fois par jour une église où il est conservé.

III. — Les confrères se confesseront et communieront aux fêtes de la Pentecôte, dans l'octave du Très Saint-Sacrement, aux principales fêtes de Notre-Dame, et chaque premier dimanche du mois, et aussi ils devront tâcher de se conserver en état de communier fréquemment, le tout nécessairement selon l'avis de leur confesseur.

IV. — Ils devront aller visiter leurs confrères malades en danger de mort, leur procurer la réception des sacrements, accompagner le saint viatique chez eux ou, s'ils sont empêchés, aller faire une visite à l'église pour le confrère malade.

V. — Ils devront s'efforcer d'apaiser les inimitiés, péchés les plus opposés à la charité de Jésus-Christ dans l'adorable sacrement.

VI. — À la mort d'un confrère, ils devront en donner avis au directeur «afin que le lundy ou le vendredy suivant, les associés libres puissent venir prier à la messe dite pour le défunt à l'autel privilégié de la Sainte-Hostie». Les confrères empêchés d'y assister diront le chapelet pour le repos de son âme.

VII. — Chaque année il y aura une assemblée des plus anciens et principaux confrères pour réprimer les abus des confrères scandaleux et les rayer après plusieurs avis donnés avec douceur.

VIII. — Chaque confrère devrait «se fixer une heure particulière, au moins un certain jour de l'année, pour la passer saintement et contribuer ainsi à l'adoration perpétuelle de cet auguste mystère, en s'associant à tant de saintes âmes consacrées à une réparation continuelle des opprobes soufferts par le Sauveur en ce grand mystère».

En s'inspirant de ces huit articles principaux de l'ancien règlement, ne serait-il pas possible d'élaborer un projet d'association dont le centre serait à Faverney même et dont les ramifications engloberaient la plupart des paroisses du diocèse et des diocèses voisins ?

IX. — Chaque curé dans sa paroisse s'efforcerait de recruter des associés, disciples de la communion fréquente et fervents adorateurs du Cœur-Eucharistique de Jésus, avec lesquels il établirait sa section de confrérie locale du Très Saint-Sacrement et sur lesquels il pourrait compter, soit pour la demi-heure d'adoration paroissiale et mensuelle aux Vêpres en union avec le Sacré-Cœur de Montmartre, soit pour la garde d'honneur de N.-S. Jésus-Christ aux jours d'exposition ou de procession prescrites durant l'annee, soit pour l'adoration perpétuelle et bisannuelle du diocèse.

X. — Le curé pourrait percevoir dix centimes par année et verserait cinq centimes par associé à la confrérie centrale de la Sainte-Hostie à Faverney, comme serait aussi chargé de prévenir le directeur général pour tout décès des associés. Chaque année, au pèlerinage du lundi de Pentecôte, il rendrait compte et des cotisations et des nouveaux adhérents paroissiaux.

XI. — Afin d'augmenter «l'appareil des cérémonies publiques» du pèlerinage annuel au lundi de la Pentecôte, et ainsi faire valoir «tout le prix de l'Hostie Sainte» pour rehausser «la majesté du miracle opéré» dans l'église de Faverney (10), chaque curé associé s'efforcerait d'y amener le plus grand nombre de ses paroissiens, surtout ses associés locaux. Tous les confrères et consœurs porteraient l'insigne de la confrérie : l'ostensoir du miracle avec rosette-épingle aux couleurs de Notre-Dame la Blanche. Ce petit insigne en aluminium serait fort gracieux et très peu dispendieux. Quiconque l'aurait oublié ou perdu se le procurerait facilement au pèlerinage.

XII. — Tout groupement assez considérable d'associés paroissiaux, enfants des deux sexes ainsi que jeunes filles et femmes, pourrait réciter le chapelet, alternant chaque dizaine avec un chant, durant le parcours de la procession sous la direction du curé ou d'un autre prêtre. Si chaque groupe arborait une simple oriflamme portant le nom de la paroisse, la beauté «du cortège de cette Hostie-Sainte» n'en serait que plus grandiose, et alors la préséance des paroisses, conduites par leur curé respectif, serait réglementée, «après le Sieur Curé de Faverney et celluy de Menoux», selon le degré d'ancienneté du pasteur, conformément au règlement du 6 janvier 1682 publié par l'archevêque Antoine-Pierre Ier de Grammont.

XIII. — Le chanoine curé-doyen de Faverney, directeur général, choisirait par rang d'ancienneté un prieur et quatre conseillers annuels parmi les curés et les notables de tous les groupements paroissiaux. Le prieur-annuel, s'il était prêtre, aurait l'honneur de porter la Sainte-Relique à la procession du pèlerinage ; s'il était laïque, il se placerait derrière le prêtre ; dans l'un et l'autre cas, les quatre conseillers feraient escorte d'honneur à la Sainte-Hostie miraculeuse. Tous porteraient leur insigne spécial.

XIV. — Tous les confrères-hommes, ayant leur insigne, entoureraient de droit le dais du Très Saint-Sacrement et se feraient même un honneur de le porter.

XV. — Chaque lundi de Pentecôte, soit avant soit durant l'office des Vêpres ou même à une adoration spéciale au lieu et place du chant des psaumes, se tiendrait l'assemblée générale annuelle de tous les confrères et consœurs présents, avec rendu compte du nombre des associés par paroisse et de l'état plus ou moins prospère de l'association. La réunion se ferait devant la Sainte-Relique exposée sur un petit reposoir à l'endroit même du miracle, et on y proclamerait les noms du nouveau prieur et des conseillers annuels. Il y aurait ensuite exhortation, puis salut solennel du T. S. Sacrement.

Il me semble que par cette triple innovation : 1° organisation de la confrérie en groupements paroissiaux ; 2° assemblée générale des confrères convoqués à une adoration spéciale durant l'après-midi du lundi de la Pentecôte ; 3° obligation du port de l'ostensoir miraculeux comme insigne, on pourrait atténuer l'excessive mondanité des réjouissances locales et redonner un cachet de piété plus accentuée au grand pèlerinage au jour anniversaire de l'insigne miracle de 1608.

En tout cas, quoiqu'il puisse advenir des idées émises ici dans l'unique but de restaurer la vitalité de la confrérie de la Sainte-Hostie, voici le tableau des privilèges spirituels, tant anciens que nouveaux, confirmés et accordés par le pape Grégoire XVI, le 23 décembre 1833, à la requête de l'abbé Pierre Camus, curé-doyen de Faverney.

III

Sommaire des indulgences tant anciennes que nouvelles dont
peuvent bénéficier les associés de la Sainte-Hostie de Faverney

et accordées successivement par les papes Urbain IV en 1264, — Martin V en 1429, — Eugène IV en 1433, — Paul III en 1539, — Paul V en 1606 et 1610, — Clément X en 1673, — Innocent XI en 1678, — Innocent XII en 1694 et 1695, — Benoît XIV en 1749, — Grégoire XVI en 1833, — Pie VII en 1815, — et Pie IX en 1853.

Indulgence plénière

1. — Jour de l'inscription dans la confrérie (conditions prescrites : confession et communion).

2. — Lundi de la Pentecôte ou anniversaire du miracle (confession, communion et visite à la Sainte-Chapelle pour obtenir que «si l'hérésie a été icy humiliée, la foy catholique y doit triompher»).

3. — Vendredi après l'octave de la Fête-Dieu ou fête actuelle du Sacré-Cœur (confession, communion et prière aux intentions du Pape).

4. — Assistance à la procession du Très Saint-Sacrement chaque troisième dimanche du mois (confession, communion et prière aux intentions du Pape).

5. — Assistance à la procession au reposoir du Jeudi-Saint (confession, communion et visite au reposoir en priant aux intentions du Pape).

6. — À l'article de la mort (confession, communion et invocation au moins de cœur, si on ne peut le faire de bouche, du très saint nom de Jésus).

7. — À chaque messe dite pour un confrère défunt à l'autel privilégié de la Sainte-Chapelle.

Indulgence partielle de dix ans et dix quarantaines

8. — Chaque visite d'adoration faite au Reposoir ou Saint Sépulcre le Jeudi et le Vendredi Saints (former dans son cœur le ferme propos de se confesser).

Indulgence partielle de sept ans et sept quarantaines

9. — Accompagnement du Saint-Sacrement chez les malades ou ailleurs (le flambeau allumé n'est plus de rigueur).

10. — Visite quotidienne au Saint-Sacrement dans une église ou oratoire public dans l'après-midi (prière spéciale pour les besoins de l'Église).

Indulgence partielle de trois ans et trois quarantaines

11. — Envoi d'une autre personne portant un cierge allumé pour accompagner le Saint-Viatique.

Indulgences partielles spéciales pour la Fête-Dieu et son octave

12. — Jeûne de la veille de la Fête-Dieu (ou une autre œuvre de piété d'après le conseil du confesseur). — 200 jours.

13. — Assistance aux premières et secondes Vêpres de la Fête-Dieu. — 400 jours.

14. — Assistance à la messe du jour de la Fête-Dieu. — 400 jours.

15. — Communion le jour même de la Fête-Dieu. — 7 ans et 7 quarantaines.

16. — Assistances aux Complies de la Fête-Dieu. — 160 jours.

17. — Assistance à la sainte messe ou aux Vêpres chaque jour de l'octave. — 200 jours.

18. — Assistance aux Complies durant l'octave. — 80 jours.

Indulgence partielle de cent jours

19. — Visite chaque vendredi de l'année dans l'église de la confrérie.

20. — Assistance à l'enterrement au cimetière d'un fidèle défunt.

21. — Assistance à la messe dans l'église de la confrérie.

22. — Assistance aux assemblées publiques et particulières de la confrérie.

23. — Assistance aux processions prescrites par l'autorité diocésaine.

24. — Hospitalité donnée à un pauvre.

25. — Visite d'un malade ou d'un prisonnier.

26. — Réconciliation des ennemis ou conversion d'un pécheur ou instruction religieuse d'un ignorant.

27. — Récitation d'un Pater et Ave lorsqu'on ne peut accompagne le T. S. Sacrement porté aux malades.

28. — Pour toute œuvre que ce soit de piété ou de charité.

29. — Toutes et chacune des indulgences susdites, soit plénières soit partielles, peuvent être appliquées par manière de suffrage aux âmes des fidèles défunts.

(Extraites et collationnées le 29 juin 1915, jour de la fête des Saints Pierre et Paul :

soit dans le Manuscrit de Dom Michelet composé en 1733, pp. 48 à 50 et 77 ;

soit dans la Notice historique de l'abbé Morey, pp. 165 à 173 ;

soit dans la copie authentique du Sommaire des indulgences de la Confrérie concédée en 1833 et gardée aux archives curiales de Faverney ;

soit enfin dans le Manuel des Indulgences du R. Père Maurel intitulé : Le chrétien éclairé sur la nature et l'usage des indulgences, 17e édition parue avec l'approbation du cardinal Panebianco, préfet de la Congrégation des Indulgences. — Lyon chez Pélagaud fils et Roblot, 1875, pp. 215 à 217, 245 à 246 et 263 à 266).

Pour achever ces explications sur la Confrérie de la Sainte-Hostie par un détail matériel qui a bien son importance, je citerai ces dernières lignes de la Notice historique de l'abbé Morey, publiée en 1878 :

«Il est d'usage de donner une petite somme comme cadeau de bienvenue au jour de son entrée dans la confrérie.

Les étrangers peuvent se libérer en une seule fois de la prestation annuelle de dix centimes.

Les fonds de la confrérie servent à l'entretien de la Sainte-Chapelle, puis à la célébration de trois grandes messes qui se chantent chaque année pour les confrères vivants, et de vingt messes pour les confrères défunts».


À la glorification de l'insigne Miracle de Faverney

et

Pour le triomphe du Cœur-Sacré de Jésus-Hostie !!!

Amance, 15 août 1915.

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[Sources bibliographiques et Notes de bas de page.]

1. R. P. Antoine Maurel, Le Chrétien éclairé sur la nature et l'usage des indulgences, Lyon, Pélagaud fils et Roblot, 1875, 17e éd., p. 52.

2. M. le chanoine Jean-Marie Suchet, Adoration perpétuelle du Très Saint-Sacrement à l'usage du diocèse de Besançon, Besançon, Jacquin, 1898, pp. 16 et 27. — Gérard II d'Athier fut le 76e archevêque de Besançon (1391-1404). — À partir de 1591, les paroisses de Vesoul (Haute-Saône) et Sancey-le-Grand (Doubs) eurent aussi leur confrérie du T. S. Sacrement (Compte rendu du congrès de 1908, p. 196 ; Rapport de M. le curé-doyen de Scey-sur-Saône).

3. Maurel, Le Chrétien, p. 263.

4. Rapport de M. le curé-doyen de Scey-sur-Saône, ibid., pp. 200 et 201.

5. R. P. Dom Maur Michelet (religieux bénédictin, professeur de théologie à Faverney et directeur de la confrérie du T. S. Sacrement de Miracle, 1733), Les divins Mysteres verifiez dans l'hostie miraculeuse de Faverney avec les pratiques particulières pour l'adorer, (Manuscrit 94, actuellement 34, de la bibliothèque de Vesoul, pp. 37 et 39).

6. Pour les détails sur les premiers confrères inscrits au vieux registre, voir au chapitre 3 en 3° partie et au chapitre 1 en 4° partie.

7. Paroles textuelles du vicaire-général Philibert Pourtier, approuvant les statuts de la confrérie, 31 juillet 1609 (Archives de la Haute-Saône, H. 455, pièce 4e qui est l'acte authentique sur parchemin avec cachet de papier).

8. Voir au chapitre 2 en 4° partie.

9. Voir au chapitre 1 en 5° partie.

10. Selon la pièce 7 bis, Série G. G. 15, aux Archives municipales de Faverney, les Bénédictins déployaient une pompe vraiment royale, après la Réforme et jusqu'à la grande Révolution, pour le pèlerinage annuel du lundi de la Pentecôte. Le grand ornement de cette procession solennelle se composait de «vingt-cinq chappes, vingt-huit aubes, douze tuniques et douze dalmatiques et vingt-huit chasubles» ; et il y avait une grande «quantité de prêtres qui faisaient cortège à cette Hostie-Sainte».


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