«HISTOIRE DE L'ABBAYE ROYALE DE SAINT-PIERRE DE JUMIÈGES» ; PRÉFACE.


PRÉFACE.

L'abbaye de Jumièges n'étant en rien inférieure aux plus célèbres monastères de l'ordre de S. Benoît, qui ont eu leurs historiens, on est surpris avec raison qu'aucun de ses enfants n'ait encore donné au public une idée suivie de ce qu'il peut y avoir d'utile et d'intéressant dans son histoire. Les plus anciens auteurs comme les modernes, avaient frayé le chemin, et rien n'était plus sûr que de pouvoir suppléer à leurs omissions par des preuves authentiques, qui se trouvent en grand nombre dans ses archives, et qui n'étant pas venues à la connaissance des écrivains du dehors, peuvent néanmoins servir à relever l'éclat et la gloire de cette auguste maison. C'est dans cette vue que je me suis laissé imposer l'obligation d'y travailler, persuadé que si mes recherches sont inutiles à mes frères, elles serviront du moins par la miséricorde de Dieu à m'instruire moi-même, et à me préserver de l'oisiveté, qu'on a toujours reprochée quoique peut-être un peu trop légèrement aux solitaires, et qui n'est que trop commune aujourd'hui parmi ceux mêmes qui ont reçu quelque talent.

L'histoire, telle qu'elle paraît, n'était cependant pas dans mon premier dessein ; j'aurais sans doute eu plus de peine à l'entreprendre : mon intention n'était d'abord que de recueillir dans les histoires imprimées et dans les manuscrits que je trouverais, tout ce qu'on avait pu dire sur l'histoire de Jumièges, et de laisser à ceux à qui Dieu et donné plus d'intelligence et de lumières le soin de l'arranger et de lui donner la forme. Si je devais toucher les difficultés, ce n'était que pour les faire apercevoir, non pour les discuter, moins encore pour les résoudre : mais la divine Providence en a disposé autrement. J'ai été assujetti non seulement à faire les recherches, mais à leur donner une suite autant digne de la matière qu'il m'a été possible. Je m'y suis soumis ; c'est donc une tâche qu'il faut remplir.

Dans cette indispensable nécessité d'obéir et d'abandonner mon premier projet, j'ai divisé l'ouvrage en quatre livres, qui comprennent une description abrégée du pays de Jumièges ; la fondation de l'abbaye ; les donations des rois et des princes ; les privilèges des souverains pontifes ; la vie de S. Filibert et de plusieurs de ses disciples, qui en se rendant ses imitateurs sont devenus les compagnons de sa gloire ; les translations d'un très grand nombre de saintes reliques, qui y sont honorées ; le droit de la communauté de nommer à tous les bénéfices avec son abbé, et seule privativement à tous les archevêques et évêques durant la vacance du siège abbatial ; l'histoire des abbés soit réguliers ou commendataires qui l'ont gouvernée avant sa destruction et depuis son rétablissement, et des religieux qui s'y sont distingués tous les temps par leur piété et par leur savoir, autant que par les titres honorables de maître ès arts, de bacheliers et docteurs de l'Université de Paris. J'ai marqué suivant les occasions les principaux événements et les troubles dont Dieu a permis que ce célèbre monastère ait été agité par les passions du démon et de Ses ministres, pour éprouver la fidélité de ceux qui étaient à Lui. Je n'ai point dissimulé le relâchement de la discipline, qui a défiguré quelque fois sa beauté, et occasionné l'introduction de deux célèbres congrégations, pour obvier aux suites dangereuses de ces affaiblissements, et faire revivre l'esprit de S. Benoît dont le fondateur y avait apporté la règle, en un mot je me suis étudié à recueillir tout ce qui pouvait porter non seulement les religieux à suivre les traces de ceux dont ils ont embrassé l'institut, mais les personnes mêmes du siècle à régler leur vie sur les exemples de leurs ancêtres, et à imiter leur vertu avec tout le zèle et toute l'ardeur dont elles sont capables. Voilà en abrégé ce qu'on trouvera plus ample et plus étendu dans l'histoire de Jumièges.

Mais il est bon de remarquer, avant que d'entrer en matière, qu'encore que les historiens soient d'accord sur la fondation de l'abbaye par S. Filibert, tous néanmoins ne conviennent pas de l'année qu'il en jeta les fondements, ni du règne de celui de nos rois qui lui en fournit les moyens, quelque-uns ont crû pouvoir en faire honneur à Dagobert Ier, et la mettent en 638 (1), sept ans, disent-ils, avant son mort : d'autres l'attribuent à Clovis II, la seizième année de son règne, 654. Il y en a enfin qui la reculent jusqu'en 660, ce qui m'a fait espérer que pour ne pas interrompre la suite de cet histoire par une preuve trop diffuse de la véritable époque de la fondation de Jumièges, et de l'impossibilité de l'ajuster avec les années 638 de Dagobert, ou 660 de Clovis son fils et son successeur, on ne regarderait ni comme superflues ni comme étrangères à cette préface, qui est d'ailleurs assez courte, les raisons de cette impossibilité, que je me propose d'y ajouter. L'époque de la mort de Dagobert en 638 et du jeune Clovis en 656 nous en fournira une partie, quoique la chronique soit devenue extrêmement confuse sous ces deux rois, nous tirerons les autres des aveux mêmes de nos adversaires et de quelques absurdités qui s'ensuivent nécessairement de leur opinion (2).

Époque de la mort de Dagobert Ier. — De plus de vingt historiens que j'ai consultés, presque tous sont opposés entre eux sur le temps de la mort de Dagobert. Plusieurs mêmes n'en parlent qu'avec incertitude. Sigebert dans sa chronique, Jean de Serves dans son inventaire de l'Histoire de France ; Gérard Mercator dans sa chronique ; Claude Robert à la table de sa France Chrétienne autorisée du calendrier de l'église de Saint-Denis ; Jean Boisseau dans sa carte généalogique et chronologique de la famille royale de France ; Meyer et plusieurs autres placent sa mort en l'an 645. Le Père Labbe l'avance d'un an ; Belleforest au contraire et Paul Emile la reculent d'un an ; d'autres encore comme Bernard de Girard du Haillan, dans son Histoire générale des Roix de France, Scévole et Louis de Sainte-Marthe dans leur Histoire générale de la maison royale de France, ne la mettent qu'en 647 ; quelques-uns mêmes en 648 ; de ce nombre sont Scipion Dupleix dans son Histoire générale de France ; Aimoin, religieux de Fleury, et Nicolas Vignier.

Mais ces sentiments si divers, non plus que celui de quelques autres historiens, qui ont placé la mort de ce prince à l'an 643, ne sont pas les plus suivis depuis un siècle (3) ; tous les modernes les ont abandonnés et mettent constamment cette mort en 638. Ce n'est pas que les premiers manquent de preuves ; ils en ont même comme nous le verrons bientôt, qui méritent d'être considérées ; mais des recherches plus solides et des découvertes plus heureuses ont comme forcé les derniers à se retirer leur parti, on compte parmi eux : M. Le Valois, le Père Le Cointe, le sieur de Mézeray, Dom Mabillon, M. Baillet, le sieur Louis Dufour de Longe Rue, Dom Félibien et Dom Lobineau, Dom Bouillart, Dom Rivet, Dom Bouquet et M. le président Hainaut.

Dom Mabillon toujours attentif à servir la république des lettres fit en 1683 une dissertation historique sur la mort de Dagobert Ier, qui ne nous laisse rien à désirer sur ce point, d'ailleurs le seul ou presque le seul dans l'histoire des Mérovingiens, c'est-à-dire de nos rois de la première race, où il restait quelque difficulté. J'espère que ceux qui la liront, soit dans l'original qui est page 514 du troisième tome de ses analactes (4), soit dans le précis que nous en allons donner pour la facilité de ceux qui n'auraient pu son ouvrage en porteront le même jugement que nous et se rangeront à son avis. Voici comme parle ce savant bénédictin ; «en lisant dernièrement un manuscrit de l'église Des Fossez (5), ancien de plus de huit cents ans, j'y trouvai une vieille inscription datée de la troisième année de Clotaire III, roi de France, qui me parut prover invinciblement le temps de la mort du jeune Clovis et par conséquent de Dagobert I. C'est pourquoi j'ai cru vous faire plaisir (il parle M. Gallois à qui la dissertation est adressée) en mettant cette inscription au jour, avec une explication exacte de ce que l'on en peut tirer pour l'éclaircissement de notre histoire, à laquelle je sçais que vous vous interressez. Ce litre ou inscription a été mis à la tête du premier livre de la vie de S. Jean, abbé de la Réome, aujourd'hui Moutier S. Jean au diocèse de Langres, écrite, ou plutôt retouchée par l'abbé Jonas». Dom Mabillon rapporte ensuite l'inscription en ces termes :

«anno centesimo post explicionem numeri sancti Victorii épiscopi ciclum recapitulantem, anno tertio domni Clotharii Regis indolis, ex jussu ipsius principis, vel genitricis præcelsæ domnæ Bathildis reginæ, cum ad urbem Cabal lonnensem noni mensis secundâ ebdomadâ Jonas abbas per Riomao sancti Johannis monasterium præteriens, paucis diebus inhibi pro labore iteneris quievit. Cumque victus precibus fratum ipsius cænobii, ut qui per discipulos memorati confessoris Christi vel posteros eorum veraciter comperta erant de actuali vitâ, hâc spiritali conversationearticulo dicendi convertit, predictus Jonas Hunnanæ abbati inquit.»

[Soit :] «La centième année depuis la fin du cycle du saint évêque Victorius, et la troisième du règne du jeune Clothaire, la seconde semaine du neuvième mois, l'abbé Jonas allant à Châlons par ordre de ce prince ou de la reine Batilde sa mère, passa par l'abbaye de la Réome et s'y arrêta quelques jours pour s'y délasser. L'abbé Hunnan et ses religieux le prièrent de leur donner une nouvelle vie du bienheureux Jean sur les mémoires véritables qu'en avaient laissé ses disciples ou leurs successeurs, et n'ayant pu se refuser à leurs instances, il ne fut pas plutôt à son abbaye qu'il y travailla.»

Quoique dans les livres, où cette inscription a été insérée, on ne trouve point ces paroles : la centième année depuis la fin du cycle de Victorius, qui déterminent évidemment l'époque de la mort du jeune Clovis, mais seulement celles-ci : La troisième année du règne de Clotaire, il est néanmoins indubitable que l'inscription est toute entière de l'abbé Jonas, qui pour marquer l'année de la mort du bienheureux Jean, s'est servi du cycle de Victorius, comme il l'avait cité dans la préface de sa vie pour désigner le temps où il l'écrivait. Ce saint homme, dit-il, mourut l'an 512 selon le cycle du bienheureux évêque Victorius : anno Domini quingentesimo duo decimo juxta quod in cyclo Beati Victorii episcopi numerateur (6).

Pour bien entrer maintenant dans le sens de cette inscription et y puiser la vérité que nous cherchons, il faut examiner quel a été le cycle da Victorius ; à quelle année de Jésus-Christ il le fait commencer, à quelle année il le fait finir. Le commencement de la seconde période du même cycle ; et enfin à quelle année du Sauveur se rapporte la centième de la dite période, que Jonas dit être la troisième de Clotaire III.

Victorius d'Aquitaine à la sollicitation d'Hilaire, archidiacre de l'Église romaine et depuis pape, dressa un cycle pascal de cinq cent trente-deux ans, qu'il fait commencer à la Passion de notre Seigneur sous le consulat de Geminus. Le quatrième Concile d'Orléans, tenu en 541, composé de trente-huit évêques et de douze députés des différents sièges, ordonna dans son premier canon que tous les évêques s'en serviraient pour régler la célébration de la fête de Pâques. Il est loué par Germade, par Cassiodore, par Grégoire de Tours, par S. Isidore et par plusieurs autres ; ce qui suffit pour en démontrer l'exactitude.

Dans une lettre à Hilaire, que quelques-uns font déjà pape, Victorius dit qu'il a dressé son canon pascal sous le consulat de Constantin et de Rufus, c'est-à-dire l'an de Jésus-Christ 457, et que cet année du consulat de Constantin et de Rufus dite la quatre cent trentième de son cycle, commence à la vingt-huitième année de Jésus-Christ, qu'il a cru être celle de Sa Passion et du consulat du Geminus, quoiqu'il soit vrai que les Geminus n'ont point été consuls en cette année et que Jésus-Christ n'est point mort sous leur consulat.

Le pere Chifflet, dans sa dissertation sur les années du règne de Dagobert (7), fait aussi commencer le cycle de Victorius à la vingt-huitième année de Jésus-Christ, quoique les Geminus n'aient été consuls que l'année suivante. Ce qui a trompé Victorius, c'est qu'il a confondu deux consulats en un et conséquemment avancé d'un an celui des Geminus. C'est pourquoi ajoute le Père Chifflet, pour faire cadrer les années du cycle de Victorius avec celles de Jésus-Christ, il n'y faut ajouter que vingt-sept ans de la vie de ce divin Sauveur, et non pas trente-trois, comme ont fait le Père Rouvière et Bollandus. Ainsi continue Dom Mabillon, le cycle pascal de Victorius commençant à la vingt-huitième année de Jésus-Christ, et étant de cinq cent trente-deux ans, auxquels il faut en ajouter vingt-sept pour le faire convenir à notre ère commune ou vulgaire, il s'ensuit que sa première période finit à l'an 559, et que cette même année est le commencement de la seconde.

La centième année de cette seconde période, qui est selon Jonas la troisième du règne de Clotaire III, doit donc être aussi la six cent cinquante-neuvième de Jésus-Christ, et conséquemment Clotaire aura succédé à Clovis II en 656 où ce dernier sera mort. Aussi le Père Bouchier dans ses tables du cycle de Victorius (8) met il d'un côté la six cent cinquante-neuvième année de l'ère vulgaire, et dans la suivante, pour y répondre, la centième année de la dite période, ce qui se prouve encore par le Père Chifflet, qui remarque fort bien sur un endroit de Frédégaire (9) que la cent soixante-dix-septième année de la seconde période du cycle de Victorius répond à la sept cent trente-sixième de l'ère vulgaire ; car si cette cent soixante-dix-septième année du cycle de Victorius répond à la sept cent trente-sixième de Jésus-Christ, la centième de la même période doit aussi répondre à la six cent cinquante-neuvième de l'ère commune, ou de Jésus-Christ ; la même raison milite de part et d'autre ; or, selon Jonas, cette année était la troisième du règne de Clotaire depuis la mort de son père Clovis II : conséquemment le jeune Clovis est mort l'an 656. On ne peut se refuser à l'évidence da cette preuve sans faire injure au savant abbé Jonas, auteur d'ailleurs contemporain, témoin oculaire et employé par Clotaire même, fils de Clovis, trois ans après la mort de son père dans le voyage de Châlons qui a donné lieu à cette inscription.

Il n'est pas difficile après ce que nous venons de dire, de fixer le temps de la mort de Dagobert Ier, qui fait le principal objet de nos recherches ; car le jeune Clovis, son fils et son successeur, ayant régné dix-huit ans après lui (10), et étant mort en 656, c'est une conséquence nécessaire que Dagobert en cessant de vivre lui ait laissé son royaume en 638.

Deux observations donnent un nouveau jour à cette preuve : la première est que Clotaire II, père de Dagobert, la trent-neuvième année de son règne, six ans avant sa mort, savoir de Jésus-Christ 622, au commencement du printemps, donna le royaume d'Austrasie à Dagobert, et mourut l'an 628 ; la seconde, que le règne de Dagobert a été de seize ans ; sur quoi tous les auteurs s'accordent assez, mais ils ne conviennent pas également du temps où l'on doit compter les dites seize années de son règne ; les uns les font commencer au temps où il succéda à son père dans toute la monarchie et ne mettent sa mort qu'en 644 ; les autres au temps où il fut fait roi d'Austrasie et veulent qu'il soit mort en 638, sentiment que j'embrasse d'autant plus volontiers que Frédégaire, le seul historien de France dans ce temps-là et qui a écrit les actions de Dagobert pendant les seize années de son règne, commence la première au temps qu'il fut fait roi d'Austrasie, et ainsi de suite ; puis après la mort de Clotaire en 628, compte la septième, huitième, et le reste jusqu'à la seizième où il fixe sa mort. Quoi de plus clair pour prouver que Dagobert n'a régné que dix ans depuis la mort de son père ?

Si cela ne suffit pas nous apporterons encore en preuve Herman le Racourci, que l'on ne pourra au moins se dispenser de reconnaître pour partisan de l'opinion de Frédégaire, si l'on ne veut pas croire que ce sentiment lui soit propre et qu'une connaissance exacte de l'histoire le lui ait fait adopter. Voici donc comme il parle: «Ce courageux et victorieux Roi Lothaire étant mort la quarante-cinquième année de son règne fut inhumé dans la basilique de Saint Vincent aujourd'hui Saint Germain-des-Prez. Dagobert lui succéda dans son royaume qu'il gouverna pendant dix ans : il en avoit déjà régné six en Austrasie». Ces paroles n'ont pas besoin de commentaires.

Frédégaire nous fournit un second argument au chapitre 73 de sa chronique, où il dit que Sisenand se rendit maître du royaume des Visigoths, en Espagne, la neuvième année du règne de Dagobert, après en avoir chassé Suintile par l'aide de ce prince, dont la chronique de Dijon et Mézeray rapportent qu'il avait imploré le secours. Or, Sisenand n'a commencé à régner qu'en 631, comme il paraît par la préface du quatrième Concile de Tolède, qu'il fit célébrer la troisième année de son règne et la six cent soixante et onzième de l'ère espagnole : «anno tertio, ce sont les paroles du Concile, regnante gloriosissimo principe Sisenando, ærà sexentegimâ septuagesimâ primâ» ; c'est-à-dire, l'an de Jésus-Christ 633, parce que l'ère des espagnols est de trente-huit ans plus ancienne que l'ère chrétienne, ou nos ans de grâce ; la neuvième du règne de Dagobert a commencé au temps où il régna en Austrasie, revient donc à notre an 631, et par suite nécessaire sa seizième année qui fut aussi la dernière de son règne et de sa vie se rapporte à l'an 638.

Le même Frédégaire nous apprend (11) que Suintile II, que d'autres appellent Chintille, frère et successeur de Sisenand, mourut la seconde année de Clovis II. Ce Chintille succéda à Sisenand vers la fin de 635 et régna trois ans onze mois et seize jours, selon le jésuite Mariana, qui fixe sa mort en 639. Il fallait donc que Dagobert fût mort l'année précédente, 638, puisque, selon Frédégaire, Chintille mourut la deuxième année de Clovis II, fils et successeur de Dagobert I.

Un privilège du pape Jean IV du nom, en faveur des religieuses de Notre-Dame et de Sainte-Colombe, dans un lieu de la France qu'il n'a pas été possible de lire dans le Bref, pour être mutilé en cet endroit, confirme encore la vérité de notre époque. Car encore que ce privilège ne soit point daté, comme il n'y a point eu de pape du nom de Jean sous le règne de Clovis, que celui dont nous parlons, il est à présumer que Clovis, dont il fait mention dans son Bref, et aux prières duquel il est accordé, n'est autre que Clovis II. Or, le pape Jean IV succéda à Séverin le dernier jour de l'année 629, et son pontificat ne fut que d'un an, neuf mois et six jours, étant mort le 12 octobre 641. Clovis était donc roi de France au moins dès cette année, ce qui suffit pour renverser le sentiment de ceux qui veulent que Dagobert, son père et son prédécesseur, ne soit mort qu'en 644.

On me reprochera d'être trop diffus : je sens la justice de ce reproche ; mais l'amour de la vérité et le désir de la faire connaître, ne m'ont pu permis d'être plus court. Je prie même le lecteur de me permettre de lui présenter encore deux nouvelles preuves, qui ne contribueront pas peu, à ce que j'espère à réunir les esprits dans un même sentiment sur un point d'histoire si diversement rapporté jusqu'ici.

Le Vénérable Bède, dont nous tirons la première, dit dans l'histoire ecclésiastique de sa nation (12) que Wilfred, archevêque d'York, sortit d'Angleterre pour aller à Rome avec Benoît Biscope dans le temps qu'Honorius occupait le siège de Cantorbéry ; et dans un autre endroit de la même histoire (13), qu'Honorius mourut le 30 septembre 655 : conséquemment le voyage de Wilfrid ne peut être postérieur à l'an 653. Le Vénérable Bède ajoute que Wilfrid (14), dans ce voyage, passa par Lyon et visita l'évêque Dauphin, qui le pria instamment de le venir voir à son retour, et qu'en effet, après avoir passé quelques mois à Rome, et de retour à Lyon, il demeura trois ans avec le Dauphin, qu'il vit assassiner sous yeux par ordre de la reine Bathilde, c'est-à-dire d'Ébroïn, maire du Palais sous la régence de cette pieuse reine, pendant la minorité du jeune Clotaire. Cette mort de l'évêque Dauphin, qui ne peut être placée au delà de 657, puisqu'elle arriva la quatrième année depuis que Wilfrid fût sorti d'Angleterre, et qu'il en était constamment parti l'an 653, dans le tempe qu'Honorius, qui mourut le 30 septembre de la même année, tenait le siège de Cantorbéry ; cette mort, dis-je, sous la régence de Sainte Bathilde, prouve sans réplique que Clovis était mort. Or, j'ai fait voir que son règne avait été de dix-huit ans depuis la mort de son père ; il devait donc avoir commencé en 638.

L'auteur de la vie de S. Didier, évêque de Cahors, grave et contemporain, nous fournit la seconde et dernière preuve dans la vie de ce saint, rapportée au premier tome du Père Labbe (15), où il dit que Rustique, frère et prédécesseur immédiat de notre saint évêque, fut fait archidiacre de l'église de Rodez à la fin de la trente-quatrième année de Clothaire, puis ordonné évêque de Cahors, et enfin, après sept ans et quelques jours d'épiscopat, massacré par ses propres citoyens au commencement de la huitième année de Dagobert, «finiente anno septimo regni Dagoberti et incipiente octavo, septimo et eo amplius anno pontificatus administrato.» Sur quoi il est bon de remarquer premièrement, que la trente-quatrième année de Clotaire, où Rustique fut fait archidiacre de Rodez, revient à notre an 618 ; secondement, que selon Flodoard dans son Histoire de Reims (16), et le Père Hardouin dans son Recueil des actes des conciles (17), le même Rustique assista comme évêque au Concile de Reims tenu en cette ville l'an 625, selon le Père Labbe et Morery ; troisièmement, que selon Frédégaire (18), Senochus, évêque d'Eause, dont le nom se trouve parmi les pères de ce concile, fut renvoyé en exil par Clotaire l'année suivante 626. Or, s'il est vrai, comme on n'en pas douter, que Rustique fut évêque de Cahors en 625, et qu'il n'ait gouverné cette église que sept ans et quelques jours, il s'ensuit manifestement que la huitième année du règne de Dagobert, que l'auteur de la vie de S. Didier dit avoir été commencée lorsque Rustique fut assassiné, ne peut être comptée du temps de la mort de Clotaire en 628, mais du temps que Dagobert commença à régner en Austrasie, savoir en 622, six ans avant la mort de son père.

Il semble qu'après une démonstration si claire et si convaincante du règne de Dagobert, presque tous les historiens étant d'accord qu'il n'a duré que seize ans, je pourrais me contenter de dire absolument et sans autres preuves, que la fin doit en être fixée l'an 638, qui en ce que j'avais à prouver ; mais comme quelques auteurs donnent plus de durée à son règne, j'ai cru qu'en leur faisant voir le contraire par le même panégyriste de S. Didier, on me pardonnerait volontiers d'y ajouter un second témoignage de cet auteur en faveur d'une époque si disputée. Voici comment il parle des années de Dagobert : «Le roi Dagobert étant mort après seize années révolues de gouvernement, laissa ses États à Clovis et à Sigebert, ses deux fils. Clovis eut la France et Sigebert l'Austrasie.» Nos adversaires useraient-ils d'expressions plus claires et plus précises s'ils avaient la même chose à prouver ? Il faut sans doute que cette pièce ait échappé à leurs recherches.

Pour ce qui est de la mort de ce monarque, notre auteur ne laisse pas plus lieu de douter qu'elle arriva au temps que nous avons marqué. S'il ne le dit pas expressément, il le fait assez entendre. En effet, après avoir fixé la première année de l'épiscopat de S. Didier à la fête de Pâques de la huitième année du règne de Dagobert : «Factus episcopus sub anno octavo Dagoberti regis in sanctâ pascali festivitate» ; ce qui ne peut convenir qu'à notre an 629 ; après ces paroles, Clovis eut la France et Sigebert l'Austrasie, citées dans l'article précédent ; il ajoute aussitôt, pour déterminer le nombre des années du saint évêque dans le gouvernement de l'Église de Cahors et le temps de sa mort, que S. Didier, la dix-septième année du règne de Sigebert et la vingt-sixième de son épiscopat, résolut d'aller en son pays, et que le Seigneur le voulant récompenser de ses travaux, il fut pris de la fièvre et rendit son âme à Dieu le 17 des calendes de décembre. Qui ne voit dans ces vingt-six ans de l'épiscopat de S. Didier, depuis la fête de Pâques 629 jusqu'au 19 novembre 654, qu'il n'y en a que neuf sous le règne de Sigebert ? Or, si S. Didier n'a été évêque de Cahors qu'en 629, comme le prétend l'auteur de la vie, et après lui Moreri, s'il n'a tenu le siège que neuf ans pendant la vie de Dagobert, comme il paraît par le même auteur, qui ne le fait mourir que la dix-septième année de Sigebert, qui ne régna certainement pas avant la mort de son père, il est manifeste que Dagobert était mort dès l'an 638.

J'ai dit en rapportent les diverses opinions sur le temps de la mort de ce prince que ceux d'entre les historiens qui ne pensaient pas comme nous, ne manquaient pas de preuves en faveur de leur sentiment, et qu'ils en avaient même qui méritaient d'être considérées. C'est ce que je me propose maintenant d'examiner, mais brièvement, pour ne pas fatiguer un lecteur dont j'ai tout sujet de craindre de n'avoir déjà que trop abuse de sa complaisance. Le grand argument de nos adversaires et le seul qu'ils puissent légitimement faire valoir se tire du deuxième chapitre du second livre de la vie de S. Éloi, où S. Ouen, qui en est auteur, dit en parlant de leur commune ordination, «qu'étant arrivés ensemble à Rouen le quatorzième jour du troisième mois, la troisième année du jeune Clovis, le dimanche avant les Litanies ou Rogations, ils furent ordonnés évêques par les évêques, lui pour Rouen et S. Éloi pour Noyon, dans une nombreuse assemblée de peuple et au milieu du clergé qui chantoit des psaumes et des cantiques pendant la cérémonie de leur consécration». Saint Éloi et S. Ouen, disent-ils, ont été ordonnés évêques la troisième année du règne du jeune Clovis ; la lettre dominicale était cette année l'S majuscule ; la fête de Pâques tombait le 9 avril, l'Ascension le 18 mai, et le dimanche des Rogations le 14 du même mois ; or, toutes ces circonstances ne peuvent convenir qu'à l'an 646 ; cette année était donc la troisième du jeune Clovis, et par conséquent Dagobert, son père, était mort l'an 644.

Le Père Le Cointe répond à cette objection en disant que S. Ouen et S. Éloi arrivèrent à Rouen le quatorzième jour du troisième mois, savoir du mois de mai, en ces temps-là ; mais que leur ordination fut différée de huit jours. Il y a, dit-il, deux parties dans ce passage de S. Ouen : la première désigne l'an et le jour de son arrivée à Rouen avec S. Éloi ; l'autre marque le jour de leur consécration, qui fut le dimanche des Rogations, vingt et unième jour de mai de l'an 640, troisième du règne de Clovis où la Pâques fut célébrée le 16 avril. Cette explication conserve merveilleusement bien au texte de S. Ouen toute la force et toute sa pureté. Nos adversaires ne peuvent disconvenir que ces deux termes, le quatorzième du troisième mois, et le dimanche avant les Litanies, ne sont pas si essentiellement liés qu'ils doivent être confondus et rapportés au même jour ; mais, disent-ils, elle est contraire à l'usage de la cathédrale de Rouen et au calendrier de l'église de Noyon, qui célébrer chacune l'ordination de leur évêque le quatorzième jour de mai : « Pridieidus maii dedicatio ecclesiæ Beatæ Mariæ, et dedicato capellæ quam domnus Harduinus episcopus construxit Novioni et ordinatio sancti Eligii.»

À ce coup il faut convenir que selon le calendrier de Noyon, S. Éloi et S. Ouen n'ont été ordonnés qu'en 646, et que si leur ordination fut faite la troisième année du jeune Clovis, Dagobert, son père, ne doit être mort qu'en 644. Mais renoncerons-nous à des preuves évidentes sur le témoignage d'un seul calendrier, dont l'auteur pourrait bien s'être trompé en ne faisant pas assez d'attention au texte de S. Ouen, qu'il paraît avoir suivi. Pour moi, c'est l'opinion que j'en ai, et je me crois d'autant mieux fondé à l'avoir que, quoique la fête de Saint-Éloi ait été établie dans l'église peu de temps après sa mort, celle de son ordination ne l'a été peut-être que plus de cent cinquante ou deux cents ans depuis ; c'est ce qu'il est permis au moins de conjecturer sur ce que nous avons rapporté du calendrier de Noyon, où il paraît que Hardouin, qui n'occupait le siège de cette église qu'en 994, a été l'instituteur de cette fête.

Si ce sentiment déplaît à quelqu'un, il est libre de ne le pas suivre ; pour nous, nous le préférerons à tout autre, jusqu'à ce que l'on nous en propose un meilleur, et que l'on ait détruit nos preuves, ce qui ne sera pas facile, après les soins que Dom Mabillon a pris pour les établir.

Aveux de nos adversaires et absurdités de leurs sentiments. — Il est vrai que dans le sentiment que Jumièges a été par Dagobert Ier, en 638, à la priére de Saint Filibert, le faux est revêtu de couleurs si semblables à celles du vrai, qu'il semble d'abord que ce serait mal juger que de ne s'y pas laisser tromper. On a comme naturellement du respect pour les chartes originales, et l'auteur en cite une ; mais vient-on à en faire la recherche ? On ne trouve plus qu'une légende, fort ancienne, à la vérité, et suivie par quelques historiens, mais trop éloignée du temps de la fondation pour mériter notre créance. Les absurdités qui en résultent nécessairement sont d'ailleurs si grossières, que l'opinion paraît avoir pris naissance en dépit du bon sens. Je ne demande pour en convaincre qu'un peu d'attention. Saint Agile a été le premier abbé de Rebais ; S. Filibert, qui avait mit profession de la vie monastique entre ses mains à l'âge d'environ vingt et un ans, fut son successeur immédiat, et gouverna pendant quelque temps ; mais le soulèvement de quelques-uns de ses religieux et le désir d'une plus grande perfection le portèrent à se démettre de sa charge pour aller visiter les principaux monastères d'Italie, de France et de Bourgogne, d'où il revint ensuite rejoindre sa communauté ; ce sont des faits que nos adversaires nous apprendraient eux-mêmes, quand nous ne les saurions pas. D'ailleurs, comment l'abbaye de Rebais, n'ayant été fondé par S. Ouen qu'en 634 selon le Père Mabillon, ou même en 635, selon M. Baillet ; l'église dédiée et consacrée par les évêques S. Faron et S. Amand, en présence de S. Ouen et de S. Éloi, le 22 février 636 (19), et le bienheureux Agile nommé solennellement à la dite abbaye le premier jour de mai suivant par Dagobert, dans un synode d'évêques tenu à Clichy ; comment, dis-je, renfermer dans un espace de vingt mois, depuis la nomination de S. Agile à l'abbaye de Rebais, son gouvernement, celui de S. Filibert, qui ne se fit religieux sous sa conduite qu'après la fondation de cette abbaye, ses voyages dans lesquels il lui a fallu des années pour les faire avec fruit, son séjour dans sa première communauté au retour de ses voyages et enfin la fondation de l'abbaye de Jumièges sous un prince dont il me semble qu'on peut dire qu'il n'est plus permis de douter que la mort arriva au commencement de l'année 638, où S. Filibert était à peine profès.

Cette difficulté n'est pas la seule à résoudre dans le sentiment que nous combattons. Ses auteurs, qui me paraissent avoir adopté tout ce qu'ils ont trouvé écrit, sans penser qu'il leur dût être préjudiciable, prétendent avec l'anonyme qui a composé la vie de S. Agile, que ce saint abbé dont ils devraient mettre la mort au plus tard à la fin de 636, pour rendre vraisemblable tout ce qu'ils ont attribué depuis à son successeur, mourut centenaire ; mais s'il en est ainsi, non seulement S. Filibert, qui lui succéda dans le gouvernement du monastère de Rebais, n'a pu fonder l'abbaye de Jumièges en 638, sous Dagobert, comme ils l'assurent, ni même en 654, sous le règne de Clovis, comme nous le dirons ensuite ; mais on sera contraint de reculer cette fondation jusqu'en 686, trois ans après la mort du saint abbé de Rebais, qui dans la supposition des cent ans de vie qu'on lui donne, ne serait mort qu'en 683 ; puisque, selon l'auteur de sa vie, il n'avait que sept ans lorsque S. Colomban, étant logé chez Agnoald, son père, lui donna sa bénédiction, et persuada si bien ses parents que cet enfant serait un jour un grand maître dans la vie spirituelle, qu'ils le consacrèrent à Dieu sous sa discipline dans le monastère de Luxeuil n'a été fondée qu'en 590 (20). Il n'y a pas d'injustice à refuser à Dagobert l'honneur de la fondation de Jumièges, qu'il est évident qu'il ne lui appartient pas. Car encore que noue accordassions à nos adversaires que ce prince ne serait mort qu'en 644, ou même en 647, ils n'en pourraient rien conclure contre nous en leur faveur, s'il est vrai, comme on n'en peut douter après le témoignage de Dom Mabillon et de M. Baillet (21), que S. Agile, qui eut pour successeur S. Filibert dans le gouvernement de Rebais, avant qu'il fût question de Jumièges, ne mourut que vers l'an 650, ce qu'il serait aisé de prouver par un certificat de vie que nous en a laissé l'abbé Jonas dans la vie d'Anastase, qu'il écrivait en ce temps-là. Je pourrais alléguer beaucoup d'autres autorités ; mais je respecte mon lecteur, et je ne veux ni le fatiguer par de plus longues citations, ni faire injure à son jugement, en ne le croyant pas encore persuadé de la vérité d'un fait dont l'évidence me paraît portée jusqu'à la démonstration.

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[Notes de bas de page : * = originale ; † = ajoutée par l'abbé Loth.]

1*.  Anonyme, Ms. Gem., p. 73 ; Laurentius Surius, De probatis Sanctorum historiis, Cologne, 1570, t. I, p. 18 ; Claude Robert, Gallia christiana, Paris, Cramoisy, 1626, p. 5.

2†.  La dissertation qui va suivre est diffuse et d'une lecture pénible. Elle rappelle certains travaux d'érudition du XVIIIe siècle où on négligeait absolument le style pour ne s'occuper que des preuves, et où l'on comptait sur la patience robuste du lecteur.

3†.  Les questions soulevées ici à propos de Dagobert ont été débattues et élucidées dans la dissertation par le savant hollandiste Godefridus Henschenius, De tribus Dagobertis, Anvers, 1655, que notre auteur paraît ne pas avoir connue bien qu'elle figure dans la Société des Bollandistes, Acta sanctorum, Februarii, Antwerp, 1658.

4†.  Jean Mabillon, Vetera analecta, Paris, 1685, t. III, p. 514.

5†.  L'église Des Fossez : il s'agit du monastère de Saint-Maur des Fozzez, à Paris.

6*.  Société des Bollandistes, Acta sanctorum, t. II, p. 856.

7*.  Pierre-François Chifflet, Histoire de l'Abbaye de Tournus, Dijon, Chavance, 1664, ch. 5.

8*.  Gilles Bouchier, In Victorii Aquitani canonem paschalem, Antwerp, 1633, p. 24.

9*.  Frédégaire, Historia Francorum¹, vers 660, ch. 109. [¹ «Chronique de Frédégaire».]

10*. Childebrand, Continuationes Fredegarii chronicæ¹, ch. 91 [¹ «Continuation de Frédégaire»] ; Louis Moreri, Le Grand dictionnaire historique, Paris, Coignard, 1718, 15e édition de Louis-Ellies Du Pin et de l'Abbé Le Cointe ; Benigne de Dijon, Chronique de S. Benigne de Dijon, apud Luc d'Archery, Spicilegium, Paris, 1675.

11*. Frédégaire, op. cit., ch. 32.

12*. Bede, Venerabilis Historia Ecclesiastica Gentis Anglorum¹, 731, t. V, ch. 20. [¹ Voir aussi Philippe Delaveau, Bède Le Vénérable : Histoire ecclésiastique du peuple anglais, Paris, Gallimard, 1995.]

13*. Bede, op. cit., t. III, ch. 20.

14*. Bede, op. cit., t. V, ch. 20.

15*. Philippe Labbe, Nova bibliotheca librorum manuscriptorum, Paris, 1657, p. 699.

16*. Rotbert Flodoard, Historia Remensis Flodoard, Reims, vers 948, t. II, ch. 5.

17*. Jean Hardouin, Acta conciliorum et epistolae decretales ac constitutiones summorum pontificum, Paris, 1715, t. III, 571.

18*. Frédégaire, op. cit., ch. 54.

19*. Moreri, op. cit..

20*. Martin Bouquet, Scriptores rerum Gallicarum et Francicarum¹, Paris, t. III, p. 341. [¹ «Recueil des historiens des Gaules et de la France».]

21*. Mabillon, Acta sanctorum ordinis S. Benedicti, Paris, 1669, t. II, p. 235 ; Adrien Baillet, Chronologie des saints, Paris, Roulland, 1703, «30 août».


«Histoire de l'abbaye royale de Saint-Pierre de Jumièges» :
Table des Chapitres ; Lexique ; Chapitre 1

[Dr R. Peters : rpeters@wissensdrang.com]